Bien être au travail.

Le sport au travail pour doper l'efficacité de l'entreprise

Par JULIE LE BOLZER | 30/10/2012 Dans une note dévoilée aujourd'hui et dont « Les Echos » ont obtenu une copie, le Centre d'analyse stratégique préconise aux entreprises de mettre le sport au service de la santé des salariés.

 

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Le sport, c'est la santé ! Certains employeurs l'ont compris. Chez Microsoft, les salariés bénéficient d'une salle de gymnastique intra-muros. Total, lui, procure à ses équipes des piscines. Tandis que la société Emailvision coache, chaque année, une poignée de collaborateurs volontaires pour gravir des sommets. Et pour cause ! Aux yeux des autorités sanitaires, la pratique sportive, vecteur de bien-être, est plus que jamais considérée comme un outil efficace de lutte contre des pathologies qui n'épargnent plus le monde du travail : stress, troubles musculo-squelettiques, cancers... Déjà en 2008, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) insistait sur le rôle des employeurs, en matière de prévention de maladies, notamment par l'exercice physique. L'OMS préconisait même de glisser des messages sur les bienfaits du sport dans les enveloppes des fiches de paie !

 

En France, l'obligation, pour l'employeur, de veiller à la santé des salariés est inscrite dans le Code du travail. Mais, côté sportif, le chemin reste long. Si 48 % des Français pratiquent un sport au moins une fois par semaine, seuls 13 % le font sur leur lieu de travail. Pis ! « L'activité physique de l'individu se réduit dès lors que celui-ci entre dans la vie professionnelle », souligne Vincent Chriqui, directeur général du Centre d'analyse stratégique (CAS), qui dévoile aujourd'hui une étude sur les enjeux de la pratique sportive au travail. « Par cette note, nous souhaitons montrer aux entreprises qu'elles se rendent service en développant des initiatives pour leurs salariés », poursuit-il. Car ce qui est bon pour la santé du salarié se révèle bénéfique pour la performance de l'entreprise. En Grande-Bretagne, l'absentéisme aurait reculé de 30 à 40 % chez les employeurs ayant mis en place des politiques de santé pour leurs troupes, incluant l'exercice physique régulier. Le turnover s'en trouve même réduit de 25 %. Autre effet positif : l'augmentation de la productivité individuelle et collective des collaborateurs. « Logique, puisqu'il est acté que le bien-être des employés est un vecteur de motivation, et donc d'efficacité », observe Marie-Cécile Naves, auteure de la note. En outre, selon une enquête de Malakoff-Médéric auprès de 3.500 collaborateurs, ces derniers sont demandeurs : 60 % des sondés souhaitent que l'entreprise leur propose de faire plus d'exercice.

Trois écueils

Néanmoins, vouloir associer santé, sport et lieu de travail se heurte à trois écueils. D'une part, l'incitation à pratiquer une activité physique dans le cadre professionnel peut être perçue comme la prise en charge par l'employeur (plutôt que par le CE ou les employés eux-mêmes) d'éléments relevant de la vie privée. Jusqu'où l'entreprise doit-elle aller ? D'autre part, cela peut creuser le fossé entre les salariés de grands groupes et ceux de PME plus démunies, tant financièrement qu'en infrastructures. Enfin, favoriser le sport sur place suppose de repenser l'organisation du travail, instaurant notamment une certaine souplesse horaire.

 

Des solutions existent. En Normandie, les trois pépinières d'entreprises de Caen-la-Mer ont mutualisé une offre sportive. Sous l'impulsion de Synergia, un service de coaching hebdomadaire est accessible aux volontaires de 50 TPE. « J'avais arrêté le sport quand j'ai monté ma boîte, avoue un entrepreneur. J'ai repris grâce à ce dispositif "clefs en main" : je m'inscris le lundi, en ligne, éventuellement je commande la formule repas composée d'un sandwich, d'une bouteille d'eau et d'un fruit, et je vais courir le lendemain, de midi à 13 h 30, avec un coach et 15 à 20 participants de tous niveaux. » Lancé, il y a trois ans, ce rendez-vous sportif gratuit est plébiscité : « Ce moment de break est également l'occasion de se rencontrer et d'échanger », souligne Nicolas Geray, directeur des pépinières.

 

Dans le Nord, Toyota va plus loin. Dans son usine d'Onnaing, le constructeur propose aux nouveaux venus une remise en forme sur mesure selon leur poste de travail. « Avec un professeur d'activités physiques adaptées, les nouveaux opérateurs travaillant sur ligne de fabrication sont préparés à la tenue de leur poste », indique François-Régis Cuminal, porte-parole de Toyota. Par ailleurs, sur proposition du médecin du travail, une école du dos permet, sur place, de prévenir la récurrence des douleurs lombaires. Outre un professeur de sport, le site emploie deux médecins, un masseur-kinésithérapeute et deux ergonomes.

 

Les initiatives sont variées. Du Medef à PepsiCo, Esprit, Velux ou E.Leclerc, nombre d'employeurs sont adeptes du programme « Bewizz », imaginé par l'agence Alizeum. Au menu : des sessions sportives mais aussi des conseils sur l'alimentation, les postures de travail ou le sommeil, à l'heure où 50 % des salariés estiment ne pas dormir assez, selon Malakoff-Médéric. Pour le directeur d'Alizeum, Benoît Eycken, ancien entraîneur fédéral de ski acrobatique : « Le manager du troisième millénaire doit prendre conscience que la richesse de son entreprise, ce sont les hommes et les femmes qui la composent. Il doit donc oeuvrer à leur bien-être. » Dans sa note, le CAS propose plusieurs pistes pour fédérer les entreprises en ce sens.

 

Pour une charte « sport pour tous »
Le CAS fait trois propositions :
- La création d'une charte « sport pour tous », calquée sur la charte de la diversité et selon laquelle les entreprises et administrations signataires s'engagent notamment à faciliter la pratique sportive en aménageant les horaires de travail.
- L'intégration dans les formations aux ressources humaines de modules sur l'amélioration de la santé et du bien-être des salariés par l'activité physique.
- La mise en place d'un cadre de pratique sportive spécifique pour les salariés seniors sur le lieu de travail (dans le cadre des obligations liées au dialogue social sur l'emploi des seniors).

 

 

 

 

Le coaching entre idées préconçues, suspicions, et illusions…

 

Imaginez le scénario suivant: Vous vous retrouvez à un carrefour de votre vie personnelle ou professionnelle et vous êtes sur le point de prendre une décision importante. Mais voilà, vous n’arrivez pas à vous décidez.

Vous êtes appelé à prendre un nouveau poste  à responsabilités sans en avoir l’expérience et les compétences, on vous propose la direction d’une nouvelle filiale, en province ou à l’étranger. Vous êtes conflit avec votre N+2, une lutte de pouvoir s’est amorcée avec l’un de vos supérieurs hiérarchiques. Et les choses ne s’annoncent pas sous les meilleurs auspices.

Dans ces différents exemples, le coaching est-il approprié ? Peut-être. De toute façon, avant de vous décider, mieux vaut d’abord écarter certaines idées préconçues, faire face à un certaines croyances, et faire face à de la défiance.

 

Des idées préconçues

« L’imaginaire met des robes longues à nos idées courtes ». (Sim)

– La première est de penser que faire appel à un coach , c’est être faible : « un leader, un vrai, ne fait pas savoir qu’il a  besoin d’aide », entend-on parfois dans les entreprises. Chez les salariés,  quand la DRH finance un coaching, on entendra: « si l’entreprise me propose un coaching, c’est que je dois être mauvais », ou alors, « on prépare mon licenciement sur les bases des conclusions du coach c’est sûr .»

- La seconde idée préconçue part de l’opposition sciences dures parfois appelées sciences exactes  et les sciences sociales appelées également sciences molles auxquelles sont rattachés le management et le coaching. Cette connotation péjorative décrédibilise de manière implicite tout un pan de la connaissance humaine.  Ce lieu commun est fréquent dans les corps d’ingénieurs qui ont l’habitude par exemple en physique d’observer le théorème de l’énergie cinétique en plaçant une plume et une bille en métal dans un tube où un vide a été créée. Du coup, il est facile pour un esprit scientifique de vérifier que ces deux corps de masses différentes arrivent en bas au même moment, ce qui vérifie que 1/2m*v^2 – 0 = mg. C’est net c’est carré, c’est visible par tous. Mais de là, à dire que les sciences dites molles ne sont pas aussi exactes que la Physique ou les Mathématiques … Ce cliché,  vient d’un manque d’information sur le nombre et la pertinence des modèles théoriques élaborés depuis une cinquantaine d’années dans le domaine de la psychologie cognitive, de la cybernétique, de l’informatique, des mathématiques dans le domaine de la psychologie individuelle et collective.

 

Suspicions

  Atteindre le doute du doute, c’est le commencement de la certitude. (Léon Daudet)

– La première est que le coach  n’est rien d’autre qu’un charlatan ou pire encore un «gourou » capable de nous manipuler à « à l’insu de son plein gré ». Cette inquiétude est légitime et correspond à un vrai danger, surtout dans la période actuelle où le coaching a tendance à se développer de façon anarchique. L’antidote est de déterminer avec le coach le « contrat relationnel », de lui préciser sa déontologie, et de le rappeler à l’un et l’autre si jamais il dérivait (un bon professionnel sait gérer ce type d’affrontement entre coach et coaché).

– La seconde est que l’intervention provoque des dégâts psychologiques. La crainte est fondée, car la relation subtile qui s’établit lors du coaching entraîne fatalement un effet de transfert, le « coaché » accordant du poids à ce que dira de lui le coach. L’antidote est de s’assurer au préalable des méthodes que le coach emploie, de son expérience, et de sa recommandabilité sur le marché.

– La troisième est que le coaching ne devienne une thérapie déguisée, c’est à dire qu’elle traite exclusivement les problèmes personnels en ramenant toutes les difficultés professionnelles à leurs seuls aspects psychologiques. La crainte est, là encore, fondée : certains coachs, sous prétexte de protéger le coaché, exigent une confidentialité sur l’intervention qui tourne en fait à l’opacité : « Payez le coaching, disent-ils à l’entreprise, mais n’exigez rien en retour ». Or l’entreprise qui paie et est en droit, sinon en devoir, de dire son mot. La solution est donc de construire au début du coaching un « contrat triangulaire » qui précise les attentes et responsabilités de l’entreprise, du coach et du coaché, en explicitant les conditions et les limites de la confidentialité. Ce contrat implique par-là même le management qui pourrait avoir tendance à se décharger sur le coach de ses propres responsabilités.

 

Illusions

« Affecter d’en avoir beaucoup, se plaindre de ce qu’on les a perdues. » (Gustave Flaubert)  

- La première est de croire que le coach va apporter des réponses, et dire ce qu’il faut faire pour résoudre le problème. En clair vous apportez les problèmes, il vous donne les solutions. En fait, le savoir-faire du coach consiste à poser les bonnes questions et, de façon puissante et adaptée au contexte. Mais c’est le coaché qui « travaille » sur lui-même, en acceptant de se questionner à partir des questions posées, en reconsidérant ses points de vue sur lui-même, les autres ou la situation à partir de nouveaux éclairages proposés par le coach. Le coaché bénéficie ainsi de l’effet miroir.

- La seconde est de croire que le coaching va aboutir systématiquement et rapidement à un résultat concret. Cà peut arriver mais pas toujours, pour deux raisons : d’abord, la décision de changer appartient au final au coaché lui-même. Un coaché peut tout à fait faire un excellent travail avec son coach mais refuser de changer malgré tout. De plus chaque coaché avance à son rythme, les résultats peuvent varier d’un individu à un autre; il appartiendra au coach de moduler les séances.