Pourquoi faut-il améliorer le capital santé des salariés

d’entreprise ? 

 

LE CERCLE. Depuis quelques mois, les entreprises pour prévenir les Risques psychosociaux (RPS) se sensibilisent aux techniques pouvant améliorer le bien-être de leurs salariés. Dans certains cas, le sport est mis en avant comme un moyen de retrouver sérénité et productivité. Pourquoi le modèle du sport est-il une piste intéressante pour l’entreprise ?

 

L’entreprise a-t-elle vraiment besoin de salariés "en forme" ?

 

1) Resituer le débat

 

Depuis mars 2008 et le rapport Nasse Legeron, la signification du stress en entreprise est devenue une préoccupation des pouvoirs publics et peu à peu du monde de l’entreprise.

Il existe une définition des différents degrés de prévention du stress en entreprise :

La prévention primaire est un facteur dépendant des conditions du travail, du management d’équipe et des outils de production. Sur ce niveau, le sport peut être pris comme un exemple d’organisation d’équipe, de recherche de performance. Le parallèle entre management d’entreprise et management sportif peut être discuté, mais il est une voie à explorer au même titre que le théâtre, la PNL…

Le stress secondaire concerne l’individu et sa capacité à résister à des facteurs exogènes. Sur ce domaine, l’exemple de la préparation du champion et les multiples techniques de récupération qui permettent à l’athlète de multiplier les matchs et les compétitions sont irréfutables. Il n’existe pas un autre modèle comparable qui tend à améliorer le potentiel vital ou le capital santé d’un individu de façon à améliorer sa performance et sa résistance aux multiples contraintes de la concurrence.

 

2) APS et sport

 

Mais attention si le sportif de haut niveau est et doit rester une référence dans le sérieux et le professionnalisme de sa préparation, il ne doit pas être copié en l’état. Il n’a jamais été question de transformer nos managers en marathonien ou encore de donner des abdos d’acier aux salariés. Au sein de l’entreprise, nous ne parlons pas de sport, mais d’Activité physique et sportive (APS). Le travail de l’IRMES avec le Pr Toussaint et les recommandations du PNNS vont dans ce sens.

L’important c’est de se remettre en mouvement. Ne l’oublions pas le mouvement, c’est la vie (A.T Still). Notre société prône la sédentarité et nos actions physiques n’ont jamais été aussi faibles depuis que la société s’est industrialisée. La génération Y n’est pas partie pour faire mentir cet adage, car les progrès de la domotique font peu à peu de nous des individus où seul l’esprit est en action.

L’APS doit être remis au cœur de nos vies et donc au cœur de l’entreprise. La lutte contre la sédentarité et ses complications (maladies cardio-vasculaires) sont devenues des prérogatives de tous les acteurs de la société et l’entreprise doit être un de ces acteurs.

 

3) L’homéostasie

 

Depuis des années, l’entreprise et leurs managers sont à la merci de cabinet de conseils. Coach en développement personnel, coach en management, psychothérapeute… ils ont apporté depuis des dizaines d’années des remèdes pour améliorer la conduite du changement ou le Teambuilding. L’APS n’a pas vocation à les remplacer ; qu’ils se rassurent.

La priorité de la prévention sport santé, c’est d’augmenter le capital vital de chacun des acteurs de l’entreprise.
Au niveau physique, l’APS va permettre d’augmenter la capacité cardio-pulmonaire de l’individu. Plus en forme, l’acteur de l’entreprise devient moins fatigable et donc plus efficace pour sa vie personnelle comme pour sa vie professionnelle.

L’INSV (Institut national du sommeil et de la vigilance) précise que l’APS faciliterait l’endormissement et permettrait une meilleure régulation des rythmes du sommeil. Lorsqu’on sait que le sommeil est le facteur principal de la performance, pourquoi s’en priver plutôt que d’utiliser anxiolytique ou hypnotique ?

Encore plus surprenant, le stress se traduit par un excès de production endogène d’adrénaline par les surrénales. L’APS permet de diminuer la production de cette adrénaline et donc de diminuer les tensions musculaires et l’état d’alerte permanent de l’organisme.

Et même au niveau mental une étude américaine, a démontré que l’APS permettait un résultat plus intéressant contre les états de dépression. En effet, le corps produit lors de l’effort physique des substances appelées endorphines qui sont des molécules euphorisantes sécrétées directement par l’organisme.

Douter aujourd’hui de l’intérêt de l’APS dans l’entreprise relève forcément de la méconnaissance du phénomène (et cette voie peut se comprendre, car le procédé est récent).

Le monde de l’entreprise doit prendre conscience qu’un grand nombre de ses problématiques peut être résolu en associant intelligemment une vision globale de l’individu et les sources de performance du monde du sport de haut niveau.

 

Écrit par

Stéphane Morin

Gérant et co-fondateur de Sportonus

10/12/2011 | 16:16