Entreprise et sport de haut niveau :

quels points communs ?

 
 
Un homme qui fait un grand saut sur une montagne 
 
 
Concurrence, compétition, échéances : ces termes sont communs au monde du sport de haut niveau et à la vie de l’entreprise. Pour arriver à son poste de direction, de comptable, de commercial… le salarié a connu la compétition. Celle des examens et des écoles, mais aussi celle des appels d’offres et des marchés à remporter.
En permanence, il doit rester au top pour lutter contre la concurrence, devenue omniprésente. Son parcours est réglé par un certain nombre de rendez-vous. Ces échéances sont mensuelles, trimestrielles, annuelles, et deviennent de plus en plus pressantes et stressantes. Il doit se rendre joignable en  permanence à travers l’utilisation des nouvelles technologies…

Cette hyper-sollicitation va entraîner un certain nombre de problématiques : le stress, la fatigue, la gestion des temps forts et des

temps faibles, parfois même le surpoids…

 

La gestion du stress

Le stress est défini comme l’état de tension et d’activation de l’organisme, qui résulte de sollicitations inattendues. Cet état va se caractériser par une augmentation de la production de substances chimiques dans le corps. Ces substances, que l’on appelle des catécholamines, possèdent une substance phare : l’adrénaline. L’hyperproduction d’adrénaline va être responsable de tensions musculaires.
C’est ainsi que certains vont connaitre une crispation des mâchoires, une élévation des épaules avec des tensions au niveau du cou, ou pour d’autres des oppressions thoraciques ou des douleurs abdominales.

Pour lever ces tensions, l’activité physique est une arme redoutable. La dépense énergétique va diminuer la sécrétion des substances incriminées. Les tensions musculaires vont s’apaiser. Le spectaculaire engouement des citadins pour la course à pieds, les rando-raid ou autres trails, n’est pas anodin. Nos contemporains ont besoin de décharger ce trop plein de stress en épuisant leur organisme. Une activité physique régulière et raisonnée est bien plus bénéfique pour cet équilibre.

 

La fatigue

L’hyperactivité physique ou psychique entraîne le corps vers l’épuisement. Notre organisme est constitué de 3 batteries qui sont en interrelation les unes avec les autres : le physique, le psychique et l’émotionnel.
Pour ne pas mettre « le moteur à plat », il faut surveiller les jauges de ces 3 batteries en permanence.
Il peut être utile par exemple de faire un bilan avec des spécialistes pour connaitre ses points faibles et ses points forts.
Comme pour le sportif, l’important est de comprendre que l’organisme a besoin de périodes de récupération. Si l’on ne se prépare pas bien pour une compétition ou si les périodes de sollicitations sont trop intenses, le résultat est assuré : la blessure pour le sportif, la Dépression ou le Burn Out pour le salarié.

 

Savoir gérer les temps forts et les temps faibles

Nous ne pouvons pas être au top de notre forme en permanence. Les sportifs, au cours de leurs épreuves ou de leurs saisons, connaissent bien ce phénomène.
Pendant un match de rugby de 80 minutes, le sportif doit être capable de gérer les moments où son potentiel technique et physique lui permet de dominer son adversaire en marquant des points. Puis, lorsqu’il subit une baisse de régime, il doit lutter intelligemment pour contenir cet adversaire. Son but alors, n’est plus de marquer des points mais d’éviter d’en encaisser puisqu’il traverse un moment faible.
Pour le salarié, c’est la même chose. Il doit savoir utiliser à fond son organisme dans ses moments forts et lui laisser des plages de récupération lors de ses moments faibles.
C’est grâce à une bonne connaissance du corps et de son fonctionnement que l’on peut identifier ces moments de faiblesse et ainsi mieux les gérer.
Cet apprentissage prend du temps. Il faut apprendre à interpréter les signes physiques (une douleur en arrière du sternum est un signe de stress trop intense pour l’organisme par exemple), les signes émotionnels (s’emporter aux moindres conflits est un signe de dysfonctionnement du système émotionnel par décharge trop importante d’adrénaline) ou les signes mentaux (une fatigue intellectuelle est par exemple souvent précédée par des indécisions, des étourderies).

 

Le surpoids

Le salarié peut avoir tendance à prendre de l’embonpoint au fil du temps. Trop souvent les repas d’affaires et le surmenage prennent le pas sur l’activité physique. Au fils des années, l’énergie dépensée pour s’occuper de son travail se fait au dépend de son bien-être. Les vacances sont tellement attendues pour récupérer des efforts de l’année qu’il n’est pas question de s’y fatiguer à courir ou à nager. Les repas sont de plus en plus riches, l’alcool mondain devient une religion. Certains postes, notamment de commerciaux,  racontent même que refuser un repas copieux ou arrosé pourrait être mal interprété par le client !
Le déséquilibre entre les dépenses (physiques) et les rentrées (caloriques) est alors sans appel. Le poids augmente progressivement. Pour éviter ce cycle infernal, il est important d’être régulier. L’activité physique doit faire partie de l’agenda du salarié d’entreprise. Il ne doit pas hésiter à se faire coacher comme il le fait pour son métier. Le but n’est pas de devenir un sportif de haut niveau, mais d’entretenir son organisme pour être bien tout simplement.

L’activité physique et le sport sont donc 2 armes que l’entreprise doit pouvoir utiliser pour améliorer ses performances, et prendre soin de son capital humain. Les professionnels du sport et de la santé sont là pour aider ses collaborateurs à être mieux au quotidien. Le plus dur est souvent le premier pas, mais ensuite cette sensation de bien-être deviendra une « drogue », dont il sera difficile de se passer !

 

 

Stéphane Morin, Coachsanté et Consultant Formateur
26/04/11