Management: les bons conseils des sportifs

Les athlètes apprennent à relever des défis et à rebondir après l'échec. Les managers ont tout intérêt à s'inspirer de leurs méthodes pour réussir leur vie professionnelle.

 

Angélique Berge, la directrice de la relation client du groupe Iliad (Free), ne peut pas s'empêcher de courir. Ses nombreux déplacements professionnels sont déjà une course de fond. Mais cela ne lui suffit pas: elle s'astreint à cinq heures de sport par semaine. «Je suis marathonienne et le mental, je connais. Le sport me permet d'avoir un bon maintien, de l'assurance et une bonne condition physique», affirme cette infatigable cadre dirigeante de 38 ans.

Managers en entreprise et sportifs professionnels même combat? Relever des défis en équipe, atteindre des objectifs, rebondir après un échec …Les parallèles entre athlètes et cols blancs ne manquent pas. Pour les premiers nommés, la solidité du mental qui recouvre à la fois la confiance en soi, la capacité de discernement et le relâchement, est l'une des clés de la performance. On pourrait en dire autant des cadres en entreprise en permanence sous pression. Mais ces derniers ignorent souvent les méthodes qui pourraient les aider à être plus forts dans leur tête. «Les managers ont beaucoup à apprendre des sportifs pour se forger un mental d'acier», explique Nicolas Dugay, directeur associé du cabinet CAA, coach et préparateur mental. Les experts proposent aux managers de s'améliorer en concentrant leurs efforts dans quatre directions.

Premièrement, le manager doit comprendre l'importance du plaisir dans le travail. Les athlètes savent qu'il n'y a pas de réussite durable sans plaisir. «Même si dans nos préparations à des échéances importantes, tout n'est pas rose, il faut positiver en essayant de profiter de chaque moment agréable et de les garder en mémoire», explique Ingrid Petitjean, membre de l'équipe de France de voile olympique. «Vous pensez avoir passé une journée pourrie? Il y a toujours des tâches que l'on a aimé faire et sur lesquelles on doit se focaliser», poursuit Nicolas Dugay. Le manager doit susciter autour de lui le plaisir de travailler en faisant preuve de bienveillance. «Aider l'autre à se servir de ses erreurs pour rebondir, essayer à nouveau, et peut-être un jour réussir, voire trouver le plaisir d'exceller!», témoigne Angélique Berge.

« Effectuer par exemple trois ou quatre respirations abdominales à chaque heure pour faire baisser le stress»

Ingrid Petitjean

Deuxièmement, le cadre doit être exigeant avec lui-même. Le mental ne sert à rien s'il n'y a pas de la volonté et de l'ambition derrière. Comme un sportif qui se fixe chaque jour de nouveaux objectifs à l'entrainement, il est recommandé aux managers de se lancer chaque jour de petits challenges qu'ils peuvent réaliser. Le but est de surmonter de nouvelles difficultés, sortir de la routine, stimuler sa créativité pour se sentir mieux. Réussir ces micro défis a un effet bénéfique sur l'estime de soi. La réussite renforce le mental.

Troisièmement, le bon manager doit savoir gérer son énergie. Beaucoup de cadres ne savent pas déconnecter et risquent le burn-out. «Pour moi aussi, le plus dur, c'est de lâcher prise, reconnaît Jérémy Roy, cycliste professionnel sélectionné au dernier championnat du monde à Florence. C'est pourtant indispensable. Par exemple en déconnectant complètement une journée pour repartir encore plus fort vers l'objectif».

Avec de l'expérience et un bon coach, les sportifs professionnels parviennent à trouver le bon équilibre pour atteindre leur forme optimale. Au delà d'une bonne hygiène de vie, les cadres peuvent s'inspirer de certains exercices couramment pratiquer dans le milieu du sport. «Effectuer par exemple trois ou quatre respirations abdominales à chaque heure pour faire baisser le stress, recommande Ingrid Petitjean. Sans aller jusqu'à la micro-sieste, on peut aussi profiter d'une pause pour visualiser mentalement un lieu ou un objet apaisant qui va amener plus de sérénité».

Enfin, dans tous les sports, la victoire est le fruit d'une collaboration entre l'athlète, ses coéquipiers, ses entraîneurs et ses préparateurs physiques. Son entourage aide le sportif à prendre du recul, à faire les bons choix et rester fort mentalement. Même chose pour le manager qui doit éviter de s'enfermer dans sa tour d'ivoire. Le chemin le plus sûr vers la déprime et l'échec. «Pour ne pas s'étioler, il faut privilégier la communication dans son équipe, conclut Nicolas Dugay mais aussi puiser de l'énergie à l'extérieur, en construisant un cercle social, qu'il soit professionnel ou amical».

 

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o    Par Bruno Askeazi

o    Mis à jour le 28/10/2013 à 13:49

o    Publié le 25/10/2013 à 16:59